Guy Marius SAGNA: « Quand le corps de mon père est arrivé à la morgue.. »

Guy
Je remercie toutes celles et tous ceux qui depuis le 08 novembre m’ont exprimé leur soutien, leur compassion, leurs condoléances à la suite du décès de notre père Célestin Sagna.
Ces remerciements vont à l’endroit des sénégalais et des non-sénégalais de tout bord qui m’ont exprimé leur solidarité – et continuent de le faire – de diverses manières.
À vous toutes et tous, que cela vous soit rendu au centuple !
Les deuils au Sénégal sont des moments particuliers où même ceux qui se taisent quand vous êtes injustement emprisonnés ou ont participé activement à votre emprisonnement viennent vous soutenir pendant ces moments. Les deuils à la sénégalaise, plutôt que d’être PARFOIS des moments de transhumance peuvent être source d’inspiration pour la gestion de la cité.
Se soucier des spoliés fonciers, des travailleurs arbitrairement licenciés, des bacheliers non orientés, des étudiants oubliés, des paysans étranglés, des pêcheurs qui ne sont pas écoutés comme on se soucie de la personne en deuil.
Être aux côtés des sénégalais fatigués, qui ne peuvent ni se soigner ni manger ou qui cherchent en vain un emploi comme nous sommes aux côtés de quelqu’un qui a perdu un être cher. C’est en nous inspirant de nos valeurs que nous construirons un Sénégal pour le Sénégal, pour l’Afrique et pour l’humanité.
Quand le corps de mon père est arrivé à la morgue de l’hôpital Silence de Ziguinchor, il a été dit que la morgue était en panne. Puis qu’elle marchait à nouveau. Après 04h de temps passé dans cette morgue, la morgue est encore tombée en panne et il a fallu amener le corps de Célestin Sagna dans la morgue d’un autre hôpital.
Je ne parle pas de Célestin Sagna. Je parle de tous les autres citoyens sénégalais qui vivent les mêmes difficultés, qui ne voient même pas de morgue, qui restent sans ophtalmologue, sans pédiatre, le scanner en panne quand ce n’est pas la radio.
Cela se passe en Casamance, au Sénégal Oriental, dans la région du fleuve…
Quand Salif Sadio du Mfdc donne de l’argent pour réparer le scanner d’un hôpital à Ziguinchor ou la femme du président de la République offre des morgues à Keur Massar ce ne sont pas des bonnes nouvelles car cela n’empêche pas de se poser la question : où est passé l’argent des morgues, des structures, matériels et personnel de santé, des semences et matériels subventionnés des paysans, des bourses des étudiants, de l’électrification de toutes les localités ?
C’est pourquoi je n’oublierai jamais une phrase que mon père a beaucoup prononcé ces dernières années : « ils veulent ce qu’ils veulent. Nous voulons ce que nous voulons. »
Que voulons-nous ?
Un Sénégal au service du Sénégal, de l’Afrique et de l’humanité.
GMS

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