Gabon : De sérieuses craintes de violences post-électorales

Le Gabon est dans l’attente des résultats des élections générales du samedi 26 Août dernier. En effet, quelque 850.000 Gabonais étaient appelés à voter pour les élections présidentielle, législatives et municipales.

Deux jours après ces élections, le climat reste crispé à Libreville – Capitale de la République du Gabon –. L’accès à Internet est suspendu depuis le jour du vote par le Gouvernement, pour parer à « la propagation d’appels à la violence ». Un couvre-feu – de 19h à 6h du matin – a également été instauré depuis hier, dimanche 27 Août. Le Gouvernement a aussi annoncé l’obligation de demander une autorisation, trois jours avant d’organiser toute réunion ou manifestation.

De son côté l’opposition dénonce des fraudes. Albert ONDO OSSA – le principal rival du Président-sortant, Ali BONGO-ONDIMBA – a exigé d’être proclamé vainqueur à l’issue du scrutin. Selon une source qui nous est parvenue de Libreville – Sidella NYMANE –, « il y a une présence policière dans la Ville. »

Des Forces de l’ordre ont été déployées dans certaines stations-service, au niveau de certains carrefours et dans des quartiers. Certains habitants ne comprennent pas un tel déploiement de force, mais aussi le couvre-feu et la suspension d’Internet. Ils craignent l’annonce des résultats et une nouvelle crise post-électorale comme en 2016.

Pour l’analyste politique Abagha ASSEKO MODESTE, « tout va dépendre du rapport des forces en présence. »

Ces élections au Gabon se sont déroulées sans observateurs internationaux, africains comme européens et aucun journaliste étranger n’a reçu les accréditations demandées ou n’a été autorisé à entrer au Gabon, pour les couvrir selon l’ONG “Reporters Sans Frontières“.

Pour rappel, quatorze (14) prétendants s’affrontaient pour la Présidentielle, mais seul Albert ONDO OSSA – que les principaux partis d’opposition ont désigné pour être leur candidat commun – avait des chances de rivaliser sérieusement avec le Président-sortant. A 69 ans, ce Professeur d’Économie à l’Université de Libreville avait promis de “chasser“ du pouvoir, par les urnes, le Chef de l’État et son tout-puissant PDG (Parti Démocratique gabonais) et de mettre un terme à une “dynastie BONGO“ – à la tête depuis plus de 55 ans d’un pouvoir que l’opposition accuse de mauvaise gouvernance et d’être gangrené par la “corruption“ –.

Ali BONGO ONDIMBA avait été élu, une première fois, en 2009 après la mort de son père Omar BONGO ONDIMBA, qui dirigeait le Gabon “ depuis plus de 41 ans “.

Rebelote ! En 2016, il avait été réélu, mais laborieusement, avec 5.500 voix seulement d’avance sur l’opposant Jean PING, qui dénonçait des “fraudes“. Dans la foulée, un AVC, en Octobre 2018, l’avait laissé de longs mois invisible et une partie de l’opposition n’a de cesse continuer – bientôt cinq ans après – de mettre en doute ses capacités physiques et intellectuelles à diriger le Gabon.