Edito- Qui pour sauver le soldat Diomaye ?

bassirou diomaye faye

Edito- Qui pour sauver le soldat Diomaye ?

 S’il y’a un constat que semble partager largement les sénégalais, c’est que le candidat Bassirou Diomaye FAYE semble complément dépassé par les événements. Entre fautes de grammaire banales, déclarations saugrenues, posture désinvolte, l’homme se révèle tristement au grand public comme un novice qui se cherche, face à la gravité de la charge présidentielle.

Son mentor politique, Ousmane Sonko a d’ailleurs dû venir à la rescousse pour limiter la casse et lui éviter de s’enfoncer dans sa trajectoire politiquement périlleuse. Malheureusement, le mal est déjà fait. Même les nombreuses interventions des doreurs d’image ou spin docteur de Pastef n’y feront rien, l’improvisation communicationnelle de Diomaye a fini d’en faire la risée de cette campagne électorale, l’exposant ainsi au ridicule face à l’opinion nationale et internationale.

Ce constat jette une vive lumière sur le véritable mobile du choix de Ousmane Sonko qui a préféré Diomaye à d’autres membres ou alliés de Pastef qui ont une carrure plus convaincante que ce dernier. D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, les nombreux commentaires témoignent d’une certaine déception, suite à la prise de parole de leur candidat qu’ils considèrent comme un mauvais choix.

Entre autres incongruités, Diomaye propose, en filigrane, de déplacer la capitale de Dakar à Zighinchor. « Ceux qui viennent de Dakar ou d’une autre région du Sénégal et qui se rendent au fin fond de la Casamance, doivent dire que c’est la Casamance qui devrait être la capitale du Sénégal, Capitale économique, capitale culturelle, car aucune autre région n’a une potentialité que la Casamance n’a pas », soutient-il.

Assurément, cette déclaration géostratégiquement dangereuse démontre que Diomaye a besoin d’une formation accélérée en Diplomatie, en Relations Internationales, en communication, bref d’un bon coaching tout court. En effet, le minimum pour un homme qui aspire à diriger un pays est de maitriser sa Géographie et son Histoire. L’ignorance de Diomaye dans ces domaines stratégiques dénote d’un manque de sérieux pour un prétendant à la station présidentielle.

Il va de soi que le processus de sélection d’une capitale nationale est influencé par divers facteurs tels que les considérations socio-politiques, géopolitiques, environnementales et sécuritaires. Il ne s’agit pas d’une décision qui doit être prise de manière impulsive pour des gains électoraux. Il ne souffre d’aucune contestation que le transfert soudain de la capitale de Dakar à Ziguinchor n’obéit à une aucune logique sécuritaire, à une aucune tout court …

En effet, la localisation de Ziguinchor à l’extrême sud du Sénégal est notable sur la carte, nécessitant le passage à travers un État indépendant, la Gambie, avec laquelle les relations ont souvent été instables, notamment sous le règne de Yahya Jammeh. Il est également intéressant de noter que Ziguinchor est géographiquement proche de Banjul, à seulement 104 km, et de Bissau, à 109 km.

Bien que cela ne soit pas souhaité, la gouvernance implique l’anticipation des événements futurs. En cas de conflit armé avec l’un de nos voisins, la capitale sénégalaise (Ziguinchor) pourrait être rapidement atteinte en moins de 24 heures. Cela rappelle les menaces de la Mauritanie lors de la crise avec le Sénégal en 1989, où Saint-Louis aurait été visée, étant à peine à plus de 300 km de Nouakchott.

Ces pays voisins de Ziguinchor, la Gambie et la Guinée-Bissau, ont eux-mêmes été secoués par des crises politiques qui ont eu un impact sur la stabilité de cette ville sénégalaise du sud. D’ailleurs, dès le début de son mandat en 2012, le président actuel de la République, Macky Sall, a rapidement saisi cette réalité. Il a immédiatement mis en place une stratégie visant à stabiliser les deux pays voisins, la Gambie et la Guinée-Bissau. Il s’est personnellement investi dans cette démarche en apportant son soutien à Adama Barrow et au Général Emballo pour qu’ils soient élus démocratiquement à la présidence de leur pays respectif.

Macky Sall a compris que la stabilité de la Guinée-Bissau et de la Gambie était essentielle pour remporter la bataille de la paix en Casamance, étant donné que ces pays étaient des territoires de repli pour les rebelles du MFDC. Cette mission a été menée à bien avec succès et sans heurts sous la présidence de Macky Sall.

Compte tenu de ces enjeux stratégiques, si un candidat à la présidentielle n’est pas au fait de ces réalités sécuritaires, au point de proposer Ziguinchor comme capital du Sénégal, il y’a de quoi s’inquiéter pour le devenir de ce pays… Espérons que les sénégalais feront le bon choix…

Pape FALL, Chrono Actu

 

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