Edito – Pour que triomphe la République !

Serigne Cheikh Mahy Niass 1

Edito – Pour que triomphe la République !

Il a fini aujourd’hui par devenir un constat largement partagé que le Landerneau politique sénégalais est assailli par une race de politicien d’un genre nouveau. La violence en bandoulière, celle-ci fait de la terreur son leitmotiv. L’objectif affiché n’échappe à personne : instaurer une forme de spirale du silence qui ne tolère aucune idée contraire. Il faut se taire pour ne pas subir les affres d’une meute déchainée qui ravage tout sur son passage.

La dernière sortie du Khalife Général des Niassénes est assez illustrative de la gravité de la situation. Le patriarche, en observateur avertit, après avoir donné son opinion, rajoute aussitôt, comme pour se parer des éclaboussures de son propos, qu’il n’a pas peur d’être insulté. Le sage visiblement meurtri, avec courage, s’est résigné à accepter d’être insulté pour pouvoir jouer son rôle d’alerte. Qui l’eut crut dans ce Sénégal de Cheikh Ahmadou Bamba, d’El hadji Malick SY, de Baye NIASSE pour ne citer que ceux-là ?

A la vérité, nous devons constater, pour le regretter, que notre pays tel qu’il se présente aujourd’hui est bien entendu fort différent de ce qu’il était, il y’a peu. Jamais l’irrévérence n’a atteint un niveau aussi élevé. Le pays de la Teranga, ce havre de paix dans une grisaille ouest-africaine est, depuis quelques années, sous des menaces inouïes. Elles ont comme noms, terrorisme intellectuel, discours régionalistes, communautarisme, sectarisme… Autant de maux qui menacent notre quiétude et surtout notre commun vouloir de vie commune.

Sous prisme déformant de leur vision réductrice du monde, des hommes et des femmes, par le colportage populiste d’un lexique inapproprié, veulent coute que coute, faire la promotion d’un général sans blessures de guerre, pour porter au pinacle leur leader politique. Pour ne rien arranger, leurs propagandes trouvent un écho favorable chez des panurgistes désespérés qui claironnent naïvement une sorte de big-bang, par la mise à mort d’un système qu’ils accusent de tous les péchés de Juda et à qui ils reprochent leurs tristes sorts.

Pourtant, la notion de système utilisée à hue et à dia pourrait passer pour une formule incantatoire, tant le sens du mot interpelle. Ce fourre-tout signifiant tout et rien à la fois a servi d’outil de traque au leader du Pastef, pour stigmatiser tous ceux-là, qui, dans le cercle politique, sont considérés comme ses adversaires. Ils avaient même désigné nommément des symboles de ce système et on sait tous ce qu’il en était advenu par la suite. Qu’à cela ne tienne !

Bref, c’est à croire, que pour ces illusionnistes disrupteurs, le monde peut se faire à coup de baguette magique, en faisant table rase de tout ce qui a été fait. Pour ces théoriciens du Grand Soir sénégalais, le Sénégal peut vivre en autarcie et échapper aux innombrables poches de misère qui assaillent la planète. Pour s’en convaincre, il n’est que de scruter les tristes jérémiades d’internautes irascibles qui tirent à boulet rouge sur tout ce qui bougent par des commentaires qui rivalisent d’agressivité. Personne fut-il homme politique, marabout, journaliste ou citoyen lambda n’échappe à leur furie.

L’heure est grave. Notre commun vouloir de vie commune n’a jamais été aussi mise à rude épreuve. Dans ce contexte si particulier, il est du devoir de l’Etat de ne pas courber l’échine, de restaurer son autorité que d’aucuns estiment bafouée. Bref, face à la nécessité de préserver ce que nous avons de plus chère, c’est-à-dire, notre stabilité nationale, aucun sacrifice n’est de trop. Il faut alors se garder de croiser les bras et d’assister tristement à la fin de la République, à la naissance d’une société où prévaut l’insulte comme seul argument. Alors vivement, un sursaut de souffle patriotique pour que triomphe la République !

 

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