Edito–La manif avortée du 17 juin ou la grande déception des apôtres de la violence

Suite à l’annonce de l’interdiction de la manifestation de la coalition YAW, des imprécateurs nostalgiques des malheureux évènements de Mars 2021, ont vite fait de prophétiser ce qu’ils appellent cyniquement «la troisième vague». A coups de discours va-t’en guerre, ils ont cherché vaille que vaille à installer une certaine psychose, afin que l’Etat faiblisse devant leur exigence de faire passer leur liste titulaire, après qu’Ousmane Sonko a reconnu publiquement une erreur de la part de sa coalition, lors de la confection des listes.

My way or no way !

Nonobstant cet aveu de taille, la coalition YAW n’a daigné assumer ses erreurs et demander pardon à ses militants. En lieu et place de cette attitude responsable, elle a préféré se réfugier derrière des accusations gratuites contre de hauts fonctionnaires de l’administration dont la neutralité n’a jamais failli. Le modus operandi est de défier la puissance publique et de troubler la quiétude de nos concitoyens. Par des manœuvres déstabilisatrices et subversives, la jeunesse est appelée au «mortal kombat», sous le fallacieux prétexte que la tenue d’une réunion publique, bien qu’interdite, est un droit constitutionnel.

Dès lors, en s’entêtant à vouloir maintenir sa manifestation du 17 juin au mépris de la loi électorale, comme rappelée dans l’arrêté d’interdiction n° 193/P/D/DK du 15 juin 2022 du Préfet de Dakar, la Coalition Yewwi Askan Wi (YAW) se positionne sur son terrain de jeu favori qu’est la défiance de l’Etat de droit et l’affaiblissement des Institutions. Il serait à peine exagéré d’affirmer que son dessein inavoué est d’instaurer une culture anarchiste aux antipodes des principes et de l’esprit républicains.

Le triomphe d’une jeunesse consciente 

Fort Heureusement, à rebours de ce que claironnaient avec véhémence le leader du Pastef, Ousmane Sonko et une certaine presse panurgiste, le rêve d’un big-bang sénégalais sur fond d’apocalypse n’aura été que leurre. Les jérémiades d’une opposition radicale irascible n’ont pas convaincu la jeunesse sénégalaise, qui a su faire preuve d’une grande maturité.

Face à un Etat qui a su rester debout, l’ordre public a été maintenu. S’est ainsi opéré, au grand dam des rentiers de la tension, un basculement du centre de gravité des rapports de force vers l’Etat qui a su exercer, avec plénitude, sa mission régalienne de protection des personnes et des biens. Le pays n’a pas basculé, n’en déplaisent ceux qui souhaitaient le chaos au pays de la Téranga, connu pour ses institutions fortes et son ancrage aux principes démocratiques.

Un recours dangereux au discours séparatiste …

C’est un Ousmane Sonko apparemment très en colère contre tout le monde qui s’est prononcé au soir de la manifestation avortée de la coalition YAW. L’homme n’épargne personne. Hormis ses diatribes contre Macky SALL, tantôt il pointe un doigt accusateur sur la France qu’il accuse d’ingérence, tantôt sur la presse qu’il considère comme manipulée. Mais, ce qui a le plus retenu l’attention des sénégalais dans sa sortie, c’est son discours séparatiste qui consiste à dresser la Casamance contre le reste du Sénégal.

«Macky SALL n’aime pas la Casamance», a-t’il laissé entendre. Pourtant, passée au crible, cette affirmation se heurte à la réalité qui démontre le contraire. En effet, au-delà de ses réalisations comme le désenclavement de la Casamance à travers le Pont sur le fleuve Gambie, le renforcement des dessertes aériennes et maritimes des zones sud afin de relancer l’économie locale, Macky SALL est allé plus loin. Il a demandé à son gouvernement d’accélérer les travaux du Pont de Marssassoum, de la boucle du Boudié, de celle de Kalounayes ainsi que la réhabilitation programmée de la route Sénoba-Bignona, la réhabilitation/reconstruction rapide des Ponts de Tobor, Emile Badiane, Baïla et Diouloulou.

Fort de ce constat, il est objectivement impossible de citer une seule politique du Président SALL qui discrimine la zone sud du pays. Bien au contraire, d’aucuns lui reprochent même de l’avoir servie plus que le Fouta. C’est dire tout simplement que le leader du Pastef est certes dans son rôle de s’opposer, mais sa stratégie séparatiste est sociologiquement dangereuse et politiquement périlleuse. Elle est à dénoncer pour tous ceux qui croient encore, un tant soit peu, à l’idéal de l’unité nationale.