Édito – Compagnonnage YAW–Wallu : Entre manœuvre politicienne et conflit d’intérêts
Au sortir des Législatives du 31 juillet 2022, nombre d’analystes politiques, observateurs avertis ou citoyens lambdas voyaient en l’inter–coalition YAW–Wallu Sénégal une redoutable machine électorale à même de rafler tout sur son passage, bref une foudre de guerre. Aux dernières nouvelles, il se susurre que l’unité affichée lors de la campagne en direction des Législatives et après la proclamation des résultats n’était que de façade. YAW–Wallu survivra–t–elle de ce jeu de dupes ? Les têtes d’affiche de l’inter–coalition YAW–Wallu ont–ils intérêt à faire bloc au sein de l’Hémicycle ?
Escroquerie politique ou alternative crédible ?
Alors qu’à travers ce qu’il est convenu d’appeler le “Pdf“ (“Plan Déthié FALL“), une nouvelle trouvaille venait d’être mise en place par les coalitions Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal sous l’appellation « inter–coalition », beaucoup parmi nos concitoyens ont cru voir se dresser une force politique imbattable. Pour rappel, la tension était à son paroxysme et des morts d’homme ont été dénombrées à la suite de l’interdiction d’une marche de l’opposition en la date du 17 juin 2022. Par la suite, Ousmane SONKO avait tenu un discours radical en promettant de tenir une manifestation le 29 juin de gré ou de force. Ainsi, des personnalités publiques du monde des affaires et de la Société civile de ce pays avaient pris leur bâton de pèlerin pour arrondir les angles. Finalement, la marche était annulée et l’opposition avait décidé d’aller aux Législatives avec sa liste des suppléants. C’est dans ce contexte électrique que l’inter–coalition naissait et l’opposition –à travers Ousmane SONKO, Déthié FALL, Khalifa Ababacar SALL, Barthelemy Toye DIAS,…– avait vendu aux Sénégalais une offre politique meilleure de par ladite alliance.
Mystère et boule de gomme ! Alors même que la 14ème législature est en passe d’être installée, le citoyen qui, à coup sûr, pourrait se tromper de bonne foi, est en droit de se demander si l’alternative crédible criée à hue et a dia en l’inter–coalition n’est–elle pas en fait qu’une escroquerie politique. Encore que les masques semblent commencer à tomber.
Va–t–on vers l’éclatement de YAW–Wallu ?
La montagne a l’air d’accoucher d’une souris, hélas ! Tout ça pour ça, serions–nous tentés de conclure au vu des vagues d’agitation, de ce méli–mélo noté ces derniers jours dans l’alliance politique YAW–Wallu. En effet, l’on a comme l’impression que l’inter–coalition est un géant aux pieds d’argile. Quoi qu’il en soit, l’effritement de cette resplendissante bâtisse, que les leadeurs de Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal ont voulu voir trop belle, paraît en partie lié au choc des ambitions, ce conflit d’intérêt tout aussi tenace qu’insoluble.
Si après que YAW–Wallu a pu engranger 80 sièges à l’Assemblée nationale, chacun veut n’en faire maintenant qu’à sa tête, cela réveille malheureusement de vieux démons : ce fameux partage du gâteau tant décrié.
À n’en pas douter, c’est le peuple qui paie les pots cassés. Car, ce conflit d’intérêts qui mettrait aux prises Karim Meïssa WADE, Ousmane SONKO et Khalifa Ababacar SALL n’est que trop évident d’autant plus qu’ils n’ont pas les mêmes intérêts en ce qui concerne leur avenir politique. Certes, WADE–fils et l’ancien maire de Dakar ont été emprisonnés puis graciés mais leur amnistie nous paraît plus profitable au Président SALL qu’un non–lieu total à Ousmane SONKO. Maintenant, libre à l’édile de Ziguinchor, en étroite collaboration avec son pool d’avocats, de peaufiner sa stratégie de défense pour le problème qui l’oppose à la jeune masseuse Adji Raby SARR.
Grosso modo, les candidatures multiples de leadeurs de l’inter–coalition YAW–Wallu pour la présidence de l’Assemblée nationale semble augurer un éclatement avec fracas; ceci dans la mesure où le contrat de confiance d’avec le peuple risque d’en prendre un sacré coup.