Edito – Baye–FALL : De l’originalité d’une voie confrérique musulmane face aux trompeurs des temps modernes
Dans l’histoire du Prophète Mohamed –PSL– faire allégeance à un guide, ayant la lourde et délicate responsabilité de veiller à l’éducation spirituelle et religieuse du fidèle musulman, ne rentre que dans l’ordre normal des choses. En effet, l’Islam reconnaît essentiellement trois dimensions spirituelles au guide religieux –éducative, initiatique et purificatoire–. Disciple de Cheikh Ahmadou BAMBA Khadim Rassoul, Mame Cheikh Ibrahima FALL traça jadis une voie qui avait pour seul et unique dessein : se rendre au service exclusif de l’Islam.
Leurres d’une tendance insipide à l’heure des piètres trompeurs
De nos jours, nombreux sont les Sénégalais qui se posent mille et une questions sur les Baye–FALL.
Au feu rouge, dans les marchés, dans les ruelles peuplées de vie en maint endroit, des individus, munis de bol ou calebasse, apostrophent les passants pour demander l’aumône. Ainsi, de par le costume d’arlequin (ndjakhass) et autres atours (lakhassaay), ils sont appelés, à tort ou à raison, Baye–FALL. Certes, l’on dit souvent que « l’habit ne fait pas le moine, mais sert à identifier le moine », mais il n’en demeure pas moins que, dans le jugement de valeurs, la prudence soit précautionneuse. Qui est Baye–FALL ? Qui est trompeur ? Deux questions qui méritent d’être posées en ce moment où de piètres trompeurs ne cessent de se révéler au grand jour.
Le Baye–FALL authentique est un musulman adepte de l’Islam confrérique et disciple de Mame Cheikh Ibrahima FALL. Telle une lumière qui éclaire la voie de l’aspirant, « Lamp » est d’une utilité incontournable. Or, nombreux sont les trompeurs qui, à nos jours, profitent de la condition sociale quelque peu difficile de jeunes en perte de repères. Ainsi, à l’image de Sire Hyène enveloppée d’une peau de mouton, ces faux dévots, trompeurs des temps modernes, n’apportent que leurres à une jeunesse déboussolée. De ce fait, entre drogue, alcool, vol à l’arrachée, vol en réunion et agressions physique ou verbale, les populations sont souvent confrontées à une insoluble insécurité. En l’absence de toutes dimensions éducative, initiatique et purificatoire, aucune lueur d’espoir n’est de mise dans ces agissements d’une dangerosité indiscutable. Dans sa mission régalienne, l’État, seul détenteur du monopole de la violence légale et légitime, gagnerait, selon notre humble avis, à se pencher sur la question, en collaboration avec les chefs religieux Baye–FALL.
Mame Cheikh Ibrahima FALL ou l’altruisme d’un musulman serviable
« Baboul Mouridina », littéralement porte de la voie mouride, Mame Cheikh Ibrahima FALL, fils de Sokhna Seynabou NDIAYE, œuvra corps et âme pour la oumma islamique. D’une élégance majestueuse, d’un altruisme et d’un amour du prochain inégalables, Cheikh Ibra FALL servit l’Islam en général, plus particulièrement la communauté mouride. Avec la bénédiction de son chef spirituel Cheikh Ahmadou BAMBA Khadim Rassoul, Mame Cheikh Ibrahima FALL, qui était un travailleur infatigable, n’était pas soucieux de l’accumulation de richesses, mais du bien–être de ses disciples, condisciples et coreligionnaires. Rien qu’à travers son précieux conseil devenu célèbre « Nango diokhé ñam ta ñémé toumeu » (nourrir gracieusement les autres et endurer d’une belle endurance les accusations), l’on comprend aisément la place accordée à la patience et au travail par Cheikh Ibrahima FALL. Car, pour être à même de nourrir gracieusement les autres, il faudra travailler pour gagner de quoi le faire.
De même, la patience est une qualité qui devient de plus en plus rare. Grosso modo, Lamp FALL « Baboul Mouridina » fut la preuve vivante du musulman serviable et un modèle auquel il faudra se référer pour distinguer la bonne graine de l’ivraie. Armé de patience et enclin au travail, le disciple devient Baye–FALL et non « Baye– bopam » comme l’écrasante majorité des enquiquineurs souvent croisés dans les rues, ruelles, marchés et autres avenues du pays.