Edito- Affaires Sitor NDOUR et Ousmane SONKO : l’inquiétant double standard de l’AJS …

Edito- Affaires Sitor NDOUR et Ousmane SONKO : l’inquiétant double standard de l’AJS …
Le défi posé au monde post-moderne est de s’habituer à l’idée des doubles standards, nous alertait en 2002, le célèbre homme politique américain, Robert E. Cooper. Analysé dans le contexte sénégalais, son propos est d’une actualité brûlante. L’attitude de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) envers l’accusatrice de Ousmane SONKO, la jeune Adji SARR, est assez illustrative de l’idée de Cooper.
En effet, depuis l’éclatement de cette affaire qui a secoué le landerneau politico-médiatique sénégalais, la jeune Adji SARR sans défense, est exposée au-devant de la scène, à la merci de la vindicte populaire. Or, à y regarder de près, sans préjuger du bien-fondé ou non de son accusation, la jeune fille n’a fait qu’user des voies et moyens que lui confère la loi, en déposant une plainte contre son présumé violeur.
Malheureusement pour elle, Adji SARR, bien qu’elle soit une fille présumée violée comme les autres, n’aura pas le droit d’être défendue par l’Association des juristes sénégalaises (AJS). Traitée de la pire des sortes, elle continue de subir un véritable Adji Bashing, sous le regard complice de cette association qui brille par son silence assourdissant.
Pourtant, l’AJS s’est empressée de voler au secours de la domestique du responsable de l’Alliance pour la République (APR), Sitor Ndour qui, à l’instar de la jeune Adji SARR, accuse ce dernier de viol. Mieux encore, après même qu’un tribunal a blanchi Sitor NDOUR, son accusatrice continue de bénéficier du soutien de l’AJS. On ne la traitera pas de menteuse, encore moins que comploteuse parce que son présumé violeur ne s’appelle pas Ousmane SONKO, mais SITOR NDOUR. Ce dernier, contrairement au pastéfien en chef n’est pas intouchable. On peut bien s’en prendre à lui sans risquer un lynchage médiatique et sur les réseaux.
Ainsi, l’Association des juristes sénégalaises (AJS) n’a pas hésité à rejeter le verdict de la Chambre criminelle de Dakar qui a acquitté Sitor NDOUR, l’ancien Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), accusé pour viol présumé sur une mineure. Suite à la décision du tribunal au bénéfice de Sitor NDOUR, l’Association des juristes sénégalaises s’est dite être convaincue qu’il y a bel et bien eu viol. Très surprises de la décision rendue par la justice, ces femmes réaffirment leur soutien à l’endroit de la victime en exigeant l’application de la loi 2020/05 du 10 janvier 2020 criminalisant le viol.
« La fille a été victime de viol avec des preuves à l’appui dont le certificat médical et d’autres justificatifs que je ne peux pas citer parce que je ne veux pas rentrer dans les détails. Mais ce qui est sûr, est que nous sommes surprises par cette décision rendue. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé cette conférence de presse, pour non seulement dénoncer cette injustice, soutenir la victime, mais aussi rappeler cette loi criminalisant le viol qui est là et qui doit être appliquée dans toute sa rigueur. Ça n’a pas de sens de voter une loi et de ne pas l’appliquer« , affirme de manière péremptoire, Penda Seck Diouf, une des membres de l’AJS sur les ondes de la Rfm.
Il n’est nul besoin d’être un observateur averti pour se rendre que zèle de l’AJS dans l’affaire Sitor NDOUR contraste avec son mutisme inquiétant dans l’affaire dite « Sweet-Beauty », opposant le leader du Parti Pastef à la masseuse Adji Sarr qui l’accuse de viols répétitifs. L’organisation féministe en plus, s’ériger en juge, réclame hic nunc, exige la condamnation de Sitor NDOUR en soutien à son accusatrice. Pour Adji SARR, elle est rangée aux oubliettes. On fait comme si elle n’existait pas. L’AJS se bouche les oreilles pour ne pas entendre ses cris de détresse…
Bref, dans cette bataille sur le ring audiovisuel et sur la jungle des réseaux sociaux, s’il y a un parent pauvre, c’est bien la présumée victime, Adji SARR.
PAPE FALL