Doudou Wade : « Yewwi et Wallu gagneraient à avoir chacune son groupe parlementaire »
L’ex–président du groupe libéral à la 11ème législature Doudou Wade est d’avis que Yewwi et Wallu, chacune des coalitions gagnerait à avoir son propre groupe parlementaire.
Depuis la publication des résultats officiels des élections législatives, tout le monde reste suspendu à la décision du Président Macky Sall quant à la date de l’installation de la nouvelle Assemblée nationale. En attendant, chacun y va avec ses hypothèses. Mais pour Doudou Wade, Yewwi et Wallu ont assez de raisons d’avoir chacune son groupe parlementaire.
L’inter–coalition Yewwi–Wallu est perçue, depuis le début, comme une alliance de circonstance. D’ailleurs, beaucoup d’acteurs politiques se plaisent à rappeler qu’elle n’est pas reconnue par la loi électorale. Néanmoins, il demeure constant que la fameuse formule PDF (Plan Déthié Fall) a réussi à priver Benno Bokk Yaakaar de sa « majorité absolue ». Tout le monde s’interroge sur la suite : un seul groupe parlementaire ou chacune son groupe parlementaire ?
Pour Doudou Wade, la question ne se pose pas, Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal gagneraient à avoir chacune son groupe parlementaire. L’ancien député libéral de préciser que cela ne peut en aucun cas être considéré comme une rupture de leur entente. L’ancien président du groupe parlementaire libéral de la XIe législature d’expliquer les différentes hypothèses à considérer, à travers un atelier d’échanges sur l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée nationale, organisé hier à la Maison de la presse par la Convention des jeunes reporters, en partenariat avec la Société civile.
D’après Doudou Wade, la configuration de l’opposition aura un impact direct sur la formation du bureau de l’Assemblée nationale. A l’en croire, « si Yewwi et Wallu se mettent ensemble, elles auront quatre vice–présidents, trois secrétaires élus et un questeur ». L’ancien parlementaire précise par la même occasion que dans ce cas de figure, l’opposition n’aura malheureusement qu’un représentant à la conférence des présidents.
« Cela ne peut, en aucun cas, être considéré comme une rupture de leur entente »
Par contre, si les deux coalitions décident de former chacune son groupe parlementaire, la configuration sera plus intéressante et plus bénéfique pour ces deux entités de l’opposition. Selon Doudou Wade, dans ce cas, « Yewwi aura trois vice–présidents, deux secrétaires élus et un questeur. Wallu, quant à elle, aura un vice–président et un secrétaire élu ». Aussi, l’opposition aura deux présidents de groupe parlementaire qui seront présents au sein de la conférence des présidents.
Les autres avantages de cet « éclatement » de l’inter–coalition sont d’abord financiers. Pour l’ancien député, avec deux groupes parlementaires, l’opposition n’en sera que davantage renforcée. «Les groupes parlementaires ont un siège, un bureau, un secrétariat et du matériel et les présidents de groupe parlementaire ont des avantages comme les membres du bureau de l’Assemblée nationale. Multipliez cela par deux et vous verrez automatiquement la différence. Il en est de même sur le temps de parole », explique Doudou Wade. Ce dernier considère que stratégiquement, l’opposition n’a aucun intérêt à constituer un seul groupe parlementaire.
Après les avantages, l’ancien parlementaire a convoqué les risques pour l’opposition de former un seul groupe parlementaire. « Il faut rappeler que la loi ne reconnaît pas l’inter–coalition. C’est une alliance de circonstance et nous nous acheminons vers la présidentielle de 2024; nous avons tous vu les déclarations de candidatures au sein de l’opposition elle–même. Cette entente ne peut donc pas se conserver lors de cette élection », affirme Doudou Wade. L’autre aspect, selon lui, c’est que s’ils commettent l’erreur de ne former qu’un groupe et qu’un problème survient, ceux qui décideront de démissionner ne pourront pas former un autre groupe, même s’ils obtiennent les 17 députés exigés.