Déni de sépulture pour griots à Pout : Moustapha Diakhaté parle du “côté pire d’un État faible…”

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Le moment est venu pour le Sénégal d’en finir avec le laxisme et de reconquérir ses territoires perdus de la République et et faire sienne cette déclaration de Danton : « Soyons terribles pour dispenser le peuple de l’être. »

Soixante et un an après la Proclamation de la République, dans l’arrondissement de Pout, Région de Thiès des citoyens sont privés de sépultures dans leur village natal du fait de leur appartenance à la caste des griots.

Cette pratique réactionnaire, discriminatoire d’un autre âge jure d’avec l’adhésion du Peuple sénégalais à la déclaration universelle des Droits de l’homme des Nations Unies de 1948 qui dispose que : « Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.»

Face à la faiblesse des autorités administratives de Thiès, le Président de la République, garant de la cohésion nationale, ne doit ménager aucun effort pour mettre un terme au déni de justice dont sont victimes les griots de Pout Dagne et autres castés du Sénégal.

Pour ce qui les concerne, les autorités judiciaires de Thiès doivent rechercher et punir les auteurs de ces pratiques discriminatoires.

Au-delà de ce qui vient de se passer à Pout Dagne, le Sénégal doit apprendre aux populations que la proclamation de la République c’est aussi l’abolition de tout privilège de naissance.

Aucun Sénégalais ne doit plus être jugé supérieur ou inférieur du seul fait de sa naissance. Il n’y a pas de sous Sénégalais ou sur Sénégalais. La naissance ne peut pas priver les morts du droit à une sépulture digne dans la terre de leurs ancêtres.

Ce qui s’est passé à Pout Dagne est une violation grave et inacceptable des droits fondamentaux de l’homme et du principe de l’égalité des citoyens.

Le problème est que ce phénomène n’est ni nouveau ni isolé.

Les pratiques discriminatoires de naissance sont monnaies courantes au Sénégal.

Contrairement à la devise de la République, la stigmatisation demeure une pratique bien ancrée dans la société sénégalaise.

Le moment est venu pour les plus hautes autorités du Sénégal de prendre à bras le corps le problème de la ségrégation de caste.

Le Sénégal n’a pas proclamé la République pour laisser survivre les pratiques discriminatoires basées sur la naissance.

Dans une République, la naissance ne donne ni ne prive.

Vive la République !
Vive le Sénégal !

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