Une fuite vraisemblablement organisée par le Premier ministre australien qui n’a ni démenti, ni confirmé la réception de ce message, préférant “ne pas se laisser aller” à évoquer ce sujet. L’Élysée en revanche, qui ne remet pas en cause sa véracité, est très irrité par la publication de ce message privé. L’entourage du président français, cité par l’AFP, a dénoncé mardi 2 novembre des “méthodes très inélégantes” et réaffirmé qu’il n’avait pas été prévenu de la dénonciation du contrat.
Cette fuite dans la presse australienne veut laisser entendre que le président français était au courant d’une menace sur le contrat avant l’annonce officielle de sa rupture. Une forme de riposte à la déclaration d’Emmanuel Macron, dimanche 31 octobre, en marge du G20 de Rome, affirmant qu’il ne “pensait pas” mais qu’il “savait” que Scott Morrison lui avait menti en lui cachant son intention de rompre ce contrat de 55 milliards d’euros, au prétexte d’un changement de stratégie en faveur de sous-marins à propulsion nucléaire.
“Ce SMS montre qu’au contraire le président ne savait pas qu’ils dénonceraient le contrat”, proteste toutefois l’entourage d’Emmanuel Macron, faisant valoir que “s’il y avait eu un SMS plus clair en ce sens ils en auraient fait état”.
“Nous savions que les Australiens avaient des interrogations, mais seulement sur des aspects techniques et de calendrier, comme dans tout gros contrat de ce type”, poursuit la même source, en expliquant que le SMS présidentiel portait sur ces points avant une revue d’étape avec le constructeur Naval Group prévue le lendemain.
“Joe Biden s’est excusé, pas Scott Morrison”
“Fin août, lors d’une réunion des ministres en Australie on leur a dit que tout allait bien. Le lendemain du SMS du président, Naval Group reçoit encore un courrier où on leur dit que tout va bien. Et le surlendemain, nous recevons la lettre de Morrison qui dénonce le contrat, trois heures avant la conférence de presse qui dévoile l’accord AUKUS” entre Australie, États-Unis et Royaume-Uni, précise l’entourage du président.
Depuis, lors du G20 de Rome ce week-end, “Joe Biden s’est excusé et a reconnu une maladresse. On va rebâtir la confiance avec les États-Unis. Mais Scott Morrison ne s’est absolument pas excusé”, regrette encore l’entourage du président français.
“Nous ne savions pas qu’ils voulaient changer de stratégie en optant pour le nucléaire, sinon nous aurions fait une proposition. Nous dire qu’ils voulaient changer de stratégie était la moindre des choses”, conclut la même source.