CES FREINS… AUX DROITS DES FEMMES «DROIT-DE-L’HOMMISTES» !

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Amnesty International/Sénégal et le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH), ont organisé une conférence de presse conjointe dans le but de présenter une étude réalisée sur la situation des femmes défenseurs et autres défenseurs des droits humains les plus vulnérables (FDDH et DDHV). Les deux entités non gouvernementales, ont également listés des recommandations afin de lutter contre les contraintes économique et socioculturelle qui freinent le respect des droits fondamentaux de ces femmes.

 

Les femmes défenseurs des droits de l’homme sont souvent confrontées à la pression des djihadistes, des extrémistes religieux et des pesanteurs socio-culturelles dans la sous-région ouest africaine. En effet, à l’exception du Sénégal et de la Sierra Leone, tous les autres pays de l’Afrique de l’Ouest connaissent plus ou moins une poussée du terrorisme «qui accroît les menaces auxquelles font face ces défenseurs de droits humains». C’est ce que révèle le chargé des projets à Amnesty International Sénégal, Oumy Sya Sadio, citant une étude sur la situation des femmes défenseurs et autres défenseurs des droits humains les plus vulnérables (FDDH et DDHV).

 

Déjà en 2014, dans un rapport publié sur la situation des femmes défenseurs des droits de l’homme en Afrique, la Commission Africaine des Droits de l’- Homme et des Peuples avait documenté, pour la première fois, les multiples violations dont sont victimes les femmes défenseurs de droits humains dans la sous-région ouest africaine. Ce rapport recommande, entre autres, que la société civile soit en charges de sa vulgarisation et initie des programmes visant sa mise en œuvre.

 

C’est dans ce contexte et pour faire face à cette situation que Amnesty International/Sénégal et le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH), dont le siège est à Lomé (Togo), ont tenu à Dakar hier, jeudi 18 novembre 2021, une conférence de presse conjointe dans le but de renforcer les droits des femmes défenseurs des droits de l’homme. «L’objectif de l’étude est d’identifier les obstacles juridiques et sociaux empêchant les femmes des défenseurs humains en Afrique de l’Ouest de jouir de leurs droits en tant que défenseurs, afin de contribuer à l’amélioration des conditions de vie et de travail», a déclaré le chargé des projets à Amnesty International Sénégal.

 

Selon le document transmis à la presse, seuls 6 pays sur les 16 que compte l’Afrique de l’Ouest ont été choisis pour l’étude. Il s’agit du Togo, de la Sierra Leone, de la Mauritanie, du Mali, du Sénégal et du Niger. «Ce choix se justifie par les ressources limitées dont disposés le ROADDH pour couvrir les 16 pays, mais aussi par la particularité des menaces qui pèsent sur les FDDH et DDHV dans ces pays», a expliqué Oumy Sya Sadio.

 

CONTRAINTES ECONOMIQUES LIEES AUX RESSOURCES FINANCIERES

 

A en croire le chargé des programmes Promotion et Levée de fonds au Secrétariat du ROADDH, Pierre Clavet Dek, il existe également d’autres contraintes qui limitent et empêchent ces femmes à accéder à certaines ressources ou opportunités du fait de leur sexe. Il ajoute, à ce titre, des contraintes économiques liées aux ressources financières des associations de femmes défenseurs des droits humains.

 

Pour faire face à cette situation que les deux entités jugent de «non droit» sur la situation des femmes défenseurs, il serait nécessaire, de l’avis de Pierre Clavet Dek, d’orienter et renforcer les efforts dans les autres zones plus vulnérables face aux menaces. «L’objectif était de s’enquérir de leur situation et des cas de violations. Les conclusions de ces différentes sessions ont permis de relever les défis afin d’identifier les obstacles juridiques et socioculturels empêchant les femmes de jouir de leurs droits fondamentaux mais également pour contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Notre mission est la promotion et la protection des droits humains dans l’espace de la CEDEAO et en Mauritanie», ajoute-t-il.

 

LES RECOMMANDATIONS POUR REPONDRE AUX DEFIS

 

Par ailleurs, l’étude réalisée par le ROADDH et Amnesty Internationale, à travers les six pays choisis dans la zone ouest africaine, dresse un état des lieux sur les défis auxquels sont confrontés par les femmes défenseurs des droits humains. La liste des recommandations pour surmonter ces défis est longue. Mais l’on peut retenir essentiellement «l’instauration de la paix, de la dignité et du développement durable des femmes défenseurs des droits humains en passant par une promotion de la justice, de la liberté et de l’égalité pour tous les êtres humains».

 

A ce propos, la chargée des projets à Amnesty International liste, par exemple, des stratégies permettant à : «élaborer, renforcer et mettre en œuvre les lois de promotion et de protection des DDH ; mettre en place un système de plainte adapté aux FDDH ; renforcer la loi sur l’accès et l’utilisation d’Internet ; mettre en place des programmes de promotion auprès des autorités gouvernementales et judiciaires pour une large diffusion des informations sur la protection et la promotion des droits humains ; créer un cadre de dialogue et de concertation, entre autres».

 

Et Pierre Clavet d’inviter les gouvernements et mouvements citoyens à se joindre au combat et surtout en matière de lobbying et plaidoyer afin que cette promotion et la protection puissent être effective. «Il s’agira de faire en quelques sorte qu’on suive les choses afin que ces recommandations soient pleinement mises en œuvre surtout dans les pays où rien n’a été fait. Et dans ces pays, nous encourageons l’Etat et les partenaires pour que des appuis soient donnés et que ces recommandations soient mises en œuvre», a-t-il conclu.

Ramatoulaye

 

 

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