CEDEAO – Primauté à l’option militaire au Niger : Voici le coup de semonce de l’Union africaine !
Tic–tac ! Depuis le 26 Juillet 2023 – date à laquelle le Chef de l’État nigérien Mohamed BAZOUM a été renversé par sa garde présidentielle –, plus le temps passe, plus la Junte, qui dirige le pays depuis, renforce son assise et, surtout, voit le spectre d’une intervention militaire contre elle s’éloigner.
En effet, depuis que la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest), dans la logique des lourdes sanctions économiques et financières jamais prises jusque–là contre un État membre, a menacé d’user de la force pour chasser le nouvel homme fort du pays, en l’occurrence le Général Abdourahamane TCHIANI, des voix de plus en plus discordantes se sont instamment faites entendre !
En plus du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée Conakry – tous dirigés par des militaires –, il y a le Tchad et l’Algérie – frontaliers du pays d’Hamani DIORI – qui ont affirmé depuis leur désapprobation de toute intervention armée à leurs portes. Et pour cause !
Bien d’autres États africains, des Organisations internationales, des parlementaires, ainsi que des leadeurs coutumiers et religieux de la région, ont exprimé leur crainte d’une déstabilisation de tout le Sahel en cas de déploiement de la force d’attente de la CEDEAO.
Sans qu’on sache véritablement si l’intervention militaire annoncée aura finalement lieu ou pas, voilà que l’UA (Union africaine), à travers son Conseil de Paix et de Sécurité (CPS), qui s’est réunie le 14 Août dernier, a fait elle aussi part de son refus du recours à la force, aux fins de déloger les putschistes : une décision qui devait être consignée, noir sur blanc, dans un communiqué officiel attendu hier.
Tout en excluant provisoirement le Niger de ses instances, le CPS a réaffirmé son attachement à une solution diplomatique pour un retour à l’Ordre constitutionnel normal. Autant dire que c’est un bouclier de taille pour la Junte dans son bras de fer contre la CEDEAO.
Rappelons–le, ce niet de l’Organisation panafricaine intervient alors que les Chefs des Armées de la CEDEAO doivent tenir aujourd’hui et demain, dans la Capitale ghanéenne, un conseil de guerre pour discuter des scénarii d’une probable intervention.
Le niet de l’UA de bénir un coup de force va–t–il influer sur l’ordre du jour du conclave d’Accra ?
En tout état de cause, le dernier mot reviendra aux Chefs d’État de la CEDEAO, avec à leur tête le Nigérian Bola TINUBU, actuel président en exercice de la Conférence des Chefs d’État.
Certes, selon le principe de subsidiarité, l’Organisation sous-régionale n’est pas obligée de se soumettre aux décisions d’Addis-Abeba, mais on voit mal les soldats ivoiriens, béninois, nigérians et autres foncer sur Niamey, sans la caution morale de l’UA et sans la Coopération de certains pays limitrophes du Niger, farouchement opposés qu’ils sont à toute intervention. Si, malgré tout, le « Général TINUBU » devait donner le feu vert à ses troupes, disons–le ici, ce serait envers et contre tous !
Toutefois, une solution négociée commanderait que le CNSP (Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie) – nouvel organe dirigeant du Niger – fasse de son côté preuve de plus d’ouverture au dialogue. Manifestement, ce qui n’est nullement le cas, avec ses multiples refus de recevoir les médiateurs de la CEDEAO ou sa décision de poursuivre le Président Mohamed BAZOUM pour “haute trahison“.