Cancer au Sénégal : 11 317 nouveaux cas attendus chaque année
Chaque année, au Sénégal plus de 11 000 nouveaux cas de cancers sont attendus. Le directeur de la Maladie a fait la situation à l’occasion de la journée internationale de sensibilisation sur les papillomavirus.
Au Sénégal, 11 317 nouveaux cas de cancer sont attendus chaque année, selon Globocan. Le Directeur de la lutte contre la Maladie (Dlm) a donné l’information, vendredi, lors de la Journée internationale de sensibilisation sur les papillomavirus et du premier congrès scientifique organisé à cet effet. « Les pays africains, notre pays en particulier, doit, au plan épidémiologique, apporter une réponse efficiente au double fardeau. En effet, les Maladies non transmissibles (Mnt) gagnent du terrain dans le monde. Elles sont responsables de 71% de la mortalité et les pays en développement sup portent plus de 80% du fardeau », a dit le Docteur Babacar Gueye.
Le médecin ajoute que dans notre pays, selon la dernière évaluation de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), la mortalité liée aux Mnt était estimée à 42% en 2020. Les Mnt majeures dont les cancers sont responsables de 80% de la mortalité prématurée, c’est-à-dire des décès qui surviennent entre 30 et 70 ans. Il s’agit « de maladies fortement handicapantes, causes de dépenses catas trophiques de santé, qui entraînent une baisse considérable de notre productivité et pourraient constituer un frein à l’émergence et au développement ».
Les cancers du sein, du col de l’utérus et ORL les plus fréquents
La redynamisation du Registre national des tumeurs (Regsen) dont le processus est déjà enclenché permettra de disposer de données nationales. Cependant, le registre de l’Institut Joliot-Curie a per mis d’enregistrer « 1 903 nouveaux cas de cancer en 2021 parmi lesquels les cancers du sein, du col de l’utérus et ORL étaient les plus fréquents ». De l’avis du directeur de la Maladie, « la majorité des femmes et des hommes sexuellement actifs sont en contact au moins une fois dans leur vie avec un papillomavirus ».
« Les Ist, un facteur de risque de cancer chez la femme et l’homme »
Et les infections liées au Virus papillome humain (VPH) représentent les infections sexuellement transmissibles « les plus fréquentes et constituent un facteur de risque de cancer aussi bien chez la femme que chez l’homme ». D’après le docteur Gueye, les cancers liés au HPV sont évitables. En effet, des mesures de prévention simples axées sur une bonne sensibilisation, la vaccination et le dépistage précoce des lésions précancéreuses du col de l’utérus réduiraient d’au moins 50% la survenue de ces cancers. « Les défis demeurent et le départe ment de la santé compte poursuivre les efforts pour accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus au Sénégal, en relation avec l’ensemble des parties prenantes dont les sociétés savantes, la société civile, le secteur privé », a-t-il fait savoir.
S’inscrivant sur cette même lancée, Aïssatou Ka, vice-présidente de la Société sénégalaise de colposcopie et de pathologie liée au papillomavirus a indiqué que ces cancers font beaucoup de dégâts. Selon elle, les papillomavirus sont responsables de l’Infection sexuellement transmissible (Ist) la plus répandue dans le monde et d’autres pathologies non cancéreuses comme les verrues génitales et la papillomatose respiratoire récurrente.
Face à cette situation, des stratégies de lutte ont été développées pour sensibiliser les populations afin de réduire l’impact du papillomavirus sur la santé mondiale. Il s’agit, entre autres, de « vacciner 90% des filles âgées entre 9 et 14 ans contre les papillomavirus ; dépister 70% des femmes âgées entre 30 et 49 ans présentant des lésions précancéreuses et de traiter 90% des cas dépistés ».
Ramatoulaye