Campagne électorale : l’impact négatif des locales sur le service public
L’habitude en a fait règle. En période électorale, le tiraillement entre fonction étatique et la politique tourne forcément en faveur de la populiste. Pour ces élections locales ; dont la campagne s’ouvre le 08 Janvier à minuit pour se clore le 21, les ministres et directeurs généraux qui dirigent les listes, ont déjà montré un avant-gout de ce que sera le service public lors des trois prochaines semaines. Beaucoup ont déjà déserté leurs bureaux, occupés à présider des meetings, faire des visites de proximité, du porte-à-porte.
Toute une stratégie sera déployée pour séduire l’électorat au grand dam des usagers. Une « désertion » de l’administration, à l’impact négatif et de surcroit qui ne repose sur une aucune base légale « il n’y aucune loi qui permet cela. C’est parce qu’on a introduit la politique dans l’administration »explique Abdou Aziz Diagne, formateur en déontologie à l’Ecole Nationale de l’Administration(ENA). Il explique qu’en période d’élections, la politique prend dessus sur l’administration. « L’administration, c’est l’administration, la politique c’est la politique » insiste M. Diagne. Tant qu’on met des responsables administratives dans le champ politique, quand il faudra faire des opérations électorales, ils vont abandonner l’administration. Est-ce qu’une loi peut prévoir ça ? Non, une loi ne peut pas prévoir l’abandon des services administratifs pour faire de la politique… »