Burkina Faso – Nord du pays : Près de 80 personnes y sont passées

Jeudi dernier, au Burkina Faso, une attaque a été orchestrée par des hommes vêtus en tenues militaires, dans un village du Nord du pays.
D’après des témoins, une centaine de personnes en « motocyclettes et pick-up ont exécuté “près de 60 personnes“ ». De même, selon des riverains, qui ont bien voulu se confier à la presse étrangère, des rescapés ont affirmé que « plus d’une centaine de personnes en motocyclettes et pick–up ont fait une descente, jeudi dernier, à Karma. Des dizaines d’hommes et de jeunes ont été exécutés par ces hommes vêtus de tenues militaires ». D’ailleurs, ces survivants ont évoqué « un bilan avoisinant les quatre–vingt morts (80) ».
Pour rappel, cette sanglante opération est intervenue, une semaine après la mort de 10 soldats et trente–deux (32) VDP (Volontaires pour la défense de la Patrie, supplétifs civils de l’Armée), emportés lors d’une attaque de djihadistes présumés près du village d’Aorema, à une quinzaine de Km d’Ouahigouya. Concernant le village de Karma, qui se trouve à une quarantaine de Km de celui d’Aorema – proche de la frontière malienne –, notons qu’il attire de nombreux orpailleurs illégaux.
Comme action judiciaire y afférente, Lamine KABORÉ, Procureur près le Tribunal de grande Instance de Ouahigouya, en a instamment informé, via communiqué transmis à la Presse internationale, avoir été informé par la Gendarmerie de la ville « que dans le village de Karma – situé dans la Province du Yatenga –, une soixantaine de personnes auraient été tuées par des personnes, arborant des tenues de nos Forces armées nationales ».
D’ailleurs, le Procureur Lamine KABORÉ explique que, « saisi de ces faits dont la gravité est avérée », il a « donné les instructions nécessaires (…) en vue de les élucider et d’interpeller toutes les personnes qui y sont impliquées ». Il a lancé « un appel à toutes les personnes, qui disposeraient d’informations sur ces faits » à « en faire la dénonciation ».
Pour rappel, le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger, quelques années auparavant et qui s’est étendue au–delà de leurs frontières.
Comme bilan, les violences ont fait, depuis 7 ans, plus de 10.000 morts − civils et militaires −, selon des ONG, et quelque 2.000.000 de déplacés.