Burkina Faso : le lieutenant-colonel Paul Henry Sandaogo Damiba, tombeur de Roch Kaboré…
Le Burkina Faso n’y a pas échappé. Les militaires ont pris le pouvoir après une folle journée de mutinerie partie de plusieurs camps militaires, aussi bien à Ouagadougou que dans certaines villes du pays. Les militaires réclamaient un meilleur traitement des hommes du rang et un équipement approprié aux défis sécuritaires auxquels le pays fait face.
Un peu plus tard, on apprendra qu’ils ont corsé les revendications en y ajoutant la démission de Roch Marc Christian Kaboré. Dans la foulée, l’arrestation du chef de l’État burkinabé est annoncée par plusieurs médias. Les heures sui suivront ne diront rien de son sort encore moins de celui du Burkina Faso.
Il faudra attendre la fin de l’après-midi du lundi 24 janvier pour que les putschistes se révèlent au monde. Les programmes de la télévision nationale sont interrompus pour faire place à la déclaration des militaires dont la parole est portée par le Capitaine Sidsoré Kader Ouedraogo. Il lit le communiqué annonçant la prise du pouvoir par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR). Assis à sa droite, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba est présenté comme le président de cet organe qui vient de mettre fin au deuxième mandat de Roch Kaboré.
Convenons-en. L’homme n’est pas n’importe qui dans l’armée. Ancien membre de l’ex Regiment de sécurité présidentielle (RSP) dirigé par le Général Gilbert Diendéré, il a quitté ce corps spécial après les mutineries de 2011. Une nouvelle mission l’attendait à Dori comme Commandant du 11e régiment d’infanterie Commando. Après le soulèvement populaire de 2014 suivi de la tentative de coup d’État du Général Diendéré en 2015, le Lieutenant-colonel Damiba part à l’extérieur fourbir ses armes. Ce séjour de perfectionnement terminé, il rentre pour être nommé chef de corps du 30e régiment de commandement d’appui et de soutien (RCAS) logé au camp général Baba Sy.
C’est suite à la tuerie d’Inata, dans le nord du pays que le lieutenant-colonel Damiba a été promu Commandant de la 3e région militaire. Il faisait ainsi officie d’homme de confiance du président Kaboré qui faisait face à la colère des burkinabè après cette énième attaque terroriste imputée à la branche locale du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans affilié à AQMI. Présenté comme un proche d’Emmanuel Zoungrana, arrêté pour tentative de coup d’État, le lieutenant-colonel a aussi à son actif une publication sur le terrorisme.
L’œuvre intitulée « Armée ouest-africaine et terrorisme : réponses incertaines », est sortie en juin 2021 et passe en revue les stratégies militaires des armées de la région contre les groupes terroristes. Maintenant qu’il a la destinée du Burkina Faso, le temps de la mise en place d’une transition, le lieutenant-colonel Damiba tient une occasion de rectifier le tir raté par les « civils ».
NKN