Dans un monde en profondes mutations évolutives où les grands ensembles, personnes morales de droit public international, englobent la teneur essentielle des prises de décisions mondiales, l’Afrique, en parent pauvre, semblait laissée en rade depuis belle lurette. En effet, évolution il y a et la donne a agréablement changé.

Tel ce fameux cantique judéo-chrétien, « La bonne nouvelle est annoncée, Dieu est avec nous » : notre mère–Afrique s’est vue attribuer un siège permanent au sein du G20 !

De la consécration, attendue de vieille date, d’un immense mérite

Sergueï LAVROV, en sa qualité de ministre russe des Affaires Étrangères, a déclaré, ce jeudi 2 Mars, que les États–membres du Groupe des 20 sont convenus de concéder à l’Union africaine un siège de membre “permanent“ au sein du G20.

En effet, c’est bel et bien ce qui résulte d’une conférence de presse au terme de son assistance à la réunion des ministres des Affaires Étrangères du G20 dans la Capitale indienne – New Delhi –, d’après l’agence publique russe “TASS“.

« Nous sommes convenus que l’Union africaine serait membre à part entière du G20, tout comme l’Union européenne, qui est membre permanent du groupe depuis des années », a instamment informé le chef de la diplomatie russe.

Pour rappel, la réunion des ministres des Affaires Étrangères du G20 a commencé, jeudi, à New Delhi. En ce cas, des questions d’importance mondiale devraient être à l’ordre du jour de ce grand rendez–vous, particulièrement l’aide humanitaire et les secours en cas de catastrophe, la Sécurité alimentaire et énergétique, la lutte contre le terrorisme, ainsi que la promotion du Multilatéralisme et de la Coopération au développement.

Au souvenir des efforts de Macky SALL pour un siège permanent de l’Afrique

A la rencontre indonésienne des Nations aux Économies les plus développées, l’Union africaine, par la voix du Président Macky SALL, plaidait, une nouvelle fois, pour une adhésion permanente du Continent.
Convenons bien que ce soient G7, G8, G20, Conseil de sécurité des Nations unies, Commonwealth, cercle de Davos ou groupe des BRICS…, être servi en première loge n’a jamais fait de mal. Ainsi, il paraît exister autant de regroupements de pays que de Journées mondiales à thème. Toutefois, l’embarras du choix ne dissuade pas chaque acteur politique du globe terrestre d’obtenir des sièges, dans la mesure du possible, au sein de ces “clubs–services“ géo–économico–politiques.

Au moment où tel ou tel pays a l’air trop lilliputien, pour être coopté dans une ligue de géants, ce sont les regroupements de Nations qui tentent d’intégrer d’autres Communautés plus larges, dans une logique de poupées gigognes. Par conséquent, le prédécesseur d’Azali ASSOUMANI, Macky SALL, avait–il fait des mains et des pieds pour obtenir, à Bali, l’intégration permanente, dans le G20, de l’UA dont fait partie son pays, le SÉNÉGAL.

En ce qui concerne la cruciale question énergétique, Macky SALL avait souligné l’attachement de l’Afrique au respect des accords de Paris, tout en rappelant l’urgence de la transformation des systèmes énergétiques, de manière à garantir des transitions énergétiques propres, durables, abordables et inclusives.

« Renoncer à l’exploitation de nos ressources naturelles alors que l’électricité reste encore un bien de luxe, aussi bien pour les populations que pour nos entreprises, en raison de son cout élevé, c’est restreindre nos potentiels d’industrialisation », avait laissé entendre le prédécesseur d’Azali ASSOUMANI.

G-20 : Et arriva Macky SALL, pour l’esquisse d’une consécration africaine…

De par une sérieuse prise de conscience du contexte, qui fait de la concertation un besoin inclusif, arcboutée sur un sens élevé des responsabilités, le Président de la République Macky SALL, n’a de cesse dignement représenté le Continent dans les grandes instances décisionnelles. C’est ainsi qu’en sa qualité de président en exercice de l’UA, il estimait : « Un siège au G20, requête légitime pour la 8ème puissance économique mondiale… »

Dans la même veine, c’est bien le Président Macky SALL qui réitérait son appel en direction des dirigeants du G20, pour l’octroi d’un “siège de membre permanent à l’Afrique“ au sein de ladite structure, regroupant les 19 pays les plus industrialisés du monde et l’UE. En vue de cela, le Président SALL s’était exprimé en ces termes, à l’occasion du Sommet du G20 (15 au 16 Novembre) qui se tenait à Bali – Indonésie –, en qualité d’invité.
« Je voudrais souligner que dans ce renouveau du Multilatéralisme auquel nous nous sommes engagés à Bali, l’Afrique reste un partenaire incontournable sur la scène internationale. Elle est la 8ème Puissance économique par son PIB, possède plus de 60 % des terres arables avec une population estimée à près de 2,5 milliards d’ici 2050 », avait admirablement plaidé le Président SALL.

Dans la foulée, Macky SALL avait renchéri : « Elle peut, par conséquent, nourrir une juste ambition d’être intégrée comme un membre permanent au Forum du G20 et j’aimerai inviter mes pairs à y procéder », avait, de la sorte, estimé le président sortant de l’UA, qui participait à la session n° 1 du Sommet portant sur la thématique « Sécurité Alimentaire et Énergie ».

En outre, alors président en exercice de l’Union africaine, Macky SALL avait éloquemment plaidé pour doter l’Afrique de moyens pour résoudre les problèmes d’insécurité alimentaire et d’énergie.

« Nos économies sont plus vulnérables, parce que trop dépendantes de l’Extérieur. En même temps, nous n’avons pas assez d’espace budgétaire pour amortir ces chocs », avait–il souligné, d’un ton ferme.

Au cours de son speech, le Chef de l’État renchérira : « L’urgence d’une augmentation croissante des risques de famine auxquels sont exposées plus de 2,2 millions de personnes dans le Sahel nous recommande de rétablir, en priorité, les chaînes mondiales d’approvisionnement alimentaires, afin de les rendre plus durables, justes, inclusives et résilientes » ; tout en évoquant la nécessité de la réallocation des droits de tirages spéciaux non–utilisés et un assouplissement de leurs conditions d’éligibilité pour mieux accompagner les efforts africains.

« Le paradoxe d’une Afrique aux immenses potentialités agricoles, forestières et hydriques, souvent confrontée à des pénuries alimentaires doit être résolu », avait–il également prôné.

A l’orée d’un leadership où faire de la figuration n’était plus enchanteresse

En fait, au Sommet indonésien du Groupe des 20 tenu les 15 et 16 Novembre 2022, le Continent africain était bien représenté. Ainsi, Macky SALL, Paul KAGAME et Cyril RAMAPHOSA étaient présents. Pour l’Afrique du Sud, elle est membre du G20, alors que le Président rwandais y représentait un Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, à travers le NEPAD (New partnership for African development) qui a survécu à sa quasi–suppression médiatique.

N’être systématiquement réduit qu’en posture de convive ne suffisait plus à Macky SALL, alors président en exercice de l’Union africaine. Primo, un siège attribué à une organisation collective n’aurait rien d’incongru, le G20 étant en réalité composé de dix-neuf pays auxquels s’ajoute l’Union européenne.
Secondement, le porte–parole sénégalais du Continent insistait qu’il se serait agi moins d’une faveur que d’une évidence géopolitique pourvoyeuse de « légitimité et d’autorité ».

L’Afrique héberge plus de 15% des 8 milliards d’individus que compte désormais la planète–terre, une part appelée à accroître. Concernant la portion d’africanité dans les thèmes traités, elle paraissait encore plus prégnante, avec, cette année–ci, les questions d’insécurité alimentaire, de climat, d’énergies ou encore d’endettement. Donc, en–voilà autant de crises qui touchent l’Afrique mais aussi le monde dans son entièreté, par ricochets économique ou migratoire. Une gouvernance mondiale multilatérale n’est donc pas affaire de « mendicité », mais concerne les intérêts de tous…

Dès le mois de Septembre dernier, Le Président Macky SALL avait préparé le terrain, devant la 77ème Assemblée générale de l’ONU où, déjà, il avait plaidé pour qu’un siège soit réservé à l’Afrique au sein du G20.
Également, toujours à l’ONU, l’Afrique revendiquait instamment une représentation permanente au Conseil de Sécurité…