Plusieurs blessés à quelques semaines d’un combat : les lutteurs ont-ils les bonnes méthodes d’entraînement ?
Révoqué est le temps où la lutte sénégalaise était au centre de l’actualité sportive des Sénégalais. Il n’y a pas eu de dimanche ou des acteurs explosifs, vifs, et surtout expéditifs, ne mettaient pas en ébullition la lutte avec frappe. Tyson, Moustapha Gueye, Balla Bèye 2, ou même Yakhya Diop Yékini, étaient des acteurs au physique parfaitement sculpté et adapté aux exigences des sports de combat. Force est de constater que la relève est loin des standards, parce que les sportifs de ce milieu ne semblent pas toujours tenir compte de ce qui est prohibé. Au fil des années, la lutte est devenue moins attrayante. Entre la fuite des sponsors, les violences et surtout les blessures récurrentes des lutteurs à quelques semaines d’un combat, l’arène sénégalaise perd de sa superbe, de jour en jour.
La lutte avec frappe demande beaucoup d’efforts physiques, entre contacts, vitesse de l’adversaire à maîtriser et surtout les coups de poings qui allient puissance et précision parfois. Ainsi, il est clair que nul ne peut entrer dans l’arène si ce n’est un gladiateur, prêt physiquement et fort mentalement. Sur le déroulement des derniers face-à-face, les observateurs se sont mis d’accord sur la présence mentale des lutteurs. Par contre là où le bât blesse, c’est les aptitudes physiques de ces derniers.
Reug Reug Vs Gouye Gui
Connu pour sa présence depuis des années dans la lutte traditionnelle, Reug Reug est un combattant qui affiche très souvent une très bonne forme physique lors de ses combats, que ça soit en MMA ou en lutte avec frappe. Lors de son dernier combat, qu’il a d’ailleurs remporté sans difficultés, l’enfant de Thiaroye avait sans conteste pris le meilleur sur son adversaire pour ce qui est de la préparation physique. Gouye gui pas très vif et mordant lors de ce duel, à fini par se blesser au genou gauche. De nos jours, le lutteur est en rééducation aux Etats-Unis. Pour rappel Gouye Gui avait eu des antécédents à propos de la prise outrageuse d’anabolisants pour un développement musculaire rapide et certainement pas sans conséquence néfaste.
La défaite de Balla Gaye 2 face au B52
Le fils du défunt champion de lutte Mamadou Sakho alias Double Less a dominé la lutte sénégalaise pendant des années et au bout de sept ans, a été le plus jeune roi des arènes. Titre qu’il avait remporté haut la main devant le légendaire ex-roi Yakhya Diop Yékini, l’enfant de Bassoul. Mais depuis 2014, la carrière du lion de Guédiawaye est en dent de scie. Lors de son dernier combat, Balla a été battu aux nombres d’avertissement par le B52, qui selon lui, chute il y a eu de façon nette et claire. Au cours de leur dernier face-à-face d’après-combat, BG2 avait déclaré une blessure qu’il aurait contractée avant le combat, mais par dignité il ne pouvait pas se permettre de faire reporter un combat qui avait si tiré en longueur quant à sa tenue, le jour J.
Le cas Modou Lo
Modou Lo Vs Ama Baldé devait offrir l’apothéose de la saison de lutte cette année-ci. Le choc royal comme l’appelaient les amateurs devait servir de tremplin pour redorer le blason de l’arène sénégalaise. Malheureusement le roi des arènes a contracté une blessure à l’épaule et était dans l’obligation d’aller se soigner. Cette nouvelle a été très dure pour le clan d’Ama Baldé et même pour la lutte sénégalaise laissée dans l’expectative par ce combat. Aujourd’hui la lutte sénégalaise s’en remet à la guérison du roc des Parcelles Assainies, Modou Lô qui, après une opération, suit un programme de rééducation.
Avis d’experts…
Lamine Diaw, coach et préparateur physique, « Les lutteurs mettent trop de poids sur leur corps… »
Pour le coach Diaw la hausse des blessures dans l’arène sénégalaise est très souvent due a la ruée vers les salles de musculations. En effet il précise que « les lutteurs d’avant concentraient leur préparation physique au bord de la mer. Mais on est actuellement dans l’ère des salles de musculation. Elles pullulent un peu partout à Dakar et une bonne partie n’est pas gérée par des professionnels », constate le coach Diaw.