Atelier d’échange sur la relation entre lanceurs d’alerte et journalistes : La collaboration comme nécessité

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L’idée a été émise par le président de la République au lendemain de son élection, il a même instruit son Premier ministre de proposer une loi dans le sens de protéger les lanceurs d’alerte, mais les contours d’une telle loi n’ont pas été définis. Pour le moment.

Sont-ils des journalistes ? Existe-t-il des lois qui les protègent ? Courent-ils des risques ? Quels liens doivent-ils avoir avec les journalistes? Telles étaient entre autres les questions qui ont été abordées par des panelistes lors de l’atelier qui s’est tenu ce matin dans les locaux de Ejicom l’école de formation des métiers du journalisme par la plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique de l’Ouest.

Un lanceur d’alerte est tout employé du public ou privé qui dénonce des actes dissimulés, comme la corruption, l’injustice (abus de pouvoir ou menace à la santé publique). L’action ou l’omission exposée peut être illégale, immorale ou contraire à l’intérêt général.

« Agir au nom de l’intérêt exclusif du public »

Pour Aminata Mouhamadou Diop paneliste, journaliste et secrétaire permanente du Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED), « les lanceurs d’alerte et les journalistes agissent tous au nom de l’intérêt exclusif du public et par conséquent doivent travailler ensemble, mais dans la confiance mutuelle, la responsabilité et l’éthique dans la protection des sources ».

Elle ajoute « qu’ils travaillent tous à la quête de l’information au nom du public. Une quête qui doit se faire dans les règles de traitements d’une information en respectant la véracité des faits », a-t-elle fait savoir. D’où son appel à « une responsabilité collective ».

Lanceurs d’alerte comme source d’information

Marie Paule Konaré, chargée de projet en Afrique de l’Ouest et francophone de la plateforme des lanceurs d’alerte, précise qu’un « lanceur d’alerte n’est pas journaliste et un journaliste n’est pas lanceur d’alerte et ils se différencient aussi d’activistes ».

Mme Konaré souligne que le mot lanceur d’alerte est méconnu en Afrique de l’Ouest, car plusieurs facteurs font qu’il est vu d’une manière péjorative. « Les personnes qui s’y adonnent sont vues comme des délateurs en raison de la culture de silence dans certains pays ». La chargée de projet révèle que les lanceurs d’alerte peuvent être une source d’information des journalistes.

Ce qui a permis au fondateur de la Maison des reporters, Moussa Ngom de faire un état des lieux concernant les problèmes liés à l’accès à certaines sources d’informations pour mener à bien certaines enquêtes. Moussa note un « premier facteur qu’est le manque de temps auquel sont confrontés certains confrères sans oublier les difficultés liées à l’allocation des outils de travail, de la liberté sur certaines questions qui peuvent toucher des intérêts particuliers. Non sans oublier que certaines lois jouent contre la liberté des journalistes ».

Selon le journaliste, la « collaboration est donc nécessaire pour une bonne enquête journalistique tout en restant chacun dans son rôle ».

Cet atelier est venu à point nommé, car selon Madame Konaré, il permet « d’accompagner juridiquement les lanceurs d’alertes, en leur offrant une assistance juridique, médiatique ». C’est pourquoi, elle exhorte les « journalistes à travailler en consortium afin de limiter les risques et vulnérabilités ».

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