Alioune Tine : «le poste de premier ministre doit revenir aux femmes, nous avons une culture du ‘’yaktaan’’ qu’ilfaut éradiquer»
C’est un Alioune Tine d’attaque qui crache ses vérités aux décideurs et à la société sénégalaise toute entière. Selon le président du think thank Afrikajom Center, qui signait un Mémorandum d’entente (MOU) avec ONU Femmes, il est temps qu’on donne à la femme le rôle qui doit être, véritablement, le sien dans la société.
Il peste dans le quotidien EnQuête : «Il suffit de regarder la configuration de nos institutions pour voir combien nos femmes sont mises à l’écart. Dans toutes les institutions (Exécutif, Assemblée nationale, Conseil économique, social et environnemental…), ce sont des hommes qui, non seulement dirigent, mais sont aussi plus représentatifs. Il n’y a que le Haut conseil des collectivités territoriales qui est dirigée par une femme. C’est une anomalie qu’il faut corriger».
Alioune Tine ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Pour lui, avec la restauration du poste de Premier ministre, c’est l’occasion de choisir une femme pour rééquilibrer un peu. ‘’Je pense que le président de la République devrait laisser le poste de Premier ministre aux femmes. Ce serait une excellente chose. Il faut prendre en compte la question du genre dans le choix des dirigeants de nos plus hautes institutions’’, plaide celui qui est présenté par la directrice régionale d’ONU femmes comme un défenseur invétéré de la cause des femmes.
Pour le président d’Afrikajom Center, les causes des mises à l’écart et autres violences faites aux femmes sont assez profondes et tirent leurs origines dans notre propre société. Revenant sur les affaires de viol qui défraient la chronique, il déclare : ‘’Le viol est un crime abominable. Malheureusement, chez nous, nous avons une culture du ‘yaktaan’ qu’il faut combattre énergiquement. C’est bien de porter plainte, mais il faut aussi conscientiser. Il faut promouvoir les droits de la femme auprès des hommes, en vue d’éradiquer cette culture du ‘yaktaan’. Aussi, je pense que les associations qui s’activent dans ce domaine doivent intégrer ces organisations (comme Miss Sénégal) et faire un bon plaidoyer pour que les gens puissent en tenir compte.’’
Et de pester contre les propos de la présidente du Comité d’organisation de Miss Sénégal, Amina Badiane, qui ont suscité un véritable tollé : ‘’Quand une femme ose dire que si une femme est violée, c’est parce qu’elle l’a bien voulu, c’est la preuve d’une extrême ignorance. C’est un indicateur pour se dire qu’il y a une faille. Il faut un travail de conscientisation auprès des hommes et des femmes pour que l’égalité entre les sexes soit intégrée dans notre culture.’’
NKN