Affaire de la «Force Spéciale» : La vérité, rien que la vérité ! (Par Aliou Sané)
En marge de la manifestation interdite du 17 juin 2022 que voulait tenir la coalition Yewwi Askan Wi, des heurts sont étaient suivis et des personnes arrêtées. En effet, sous la dénomination «Force Spéciale», une dizaine de personnes parmi nos concitoyens mis en cause se voyaient notifier de lourdes charges qui pesaient contre elles : atteinte à la sureté de l’Etat, complot contre l’Etat, association de malfaiteurs, désir de s’attaquer à des édifices publics et à des domiciles d’autorités,…
Seulement, l’on vient d’apprendre que l’un des éléments présumés de la «Force Spéciale», en l’occurrence Pape Mamadou Seck s’est évadé du pavillon spécial et fondu dans la nature. Pour ce membre du mouvement Y’en a marre, Aliou Sané, qui se rappelle de leur passage dans les geôles du régime Kabila et qui avait combattu avec ses camarades la 3ème candidature du Président Wade, la vérité doit primer sur tout dans cette affaire de la«Force Spéciale».
Voici, in extenso, son message !
En mars 2015, quand Fadel Barro, Fou Malade et moi avions été arrêtés et emprisonnés à Kinshasa par le régime d’alors de Joseph Kabila, le quotidien pro–gouvernemental «L’AVENIR» avait barré sa UNE d’un titre digne d’un épisode de la série «24H chrono» : «DES TERRORISTES À KINSHASA : Deux commandos Burkinabè et Sénégalais dans les filets de la PNC». Pour rappel, nous étions invités par des sœurs et frères Congolais, au lancement du mouvement citoyen FILIMBI (siflet en Swahili).
Dans l’article du quotidien L’AVENIR, il est soutenu de façon éhontée que les services des renseignements ainsi que la Police nationale congolaise avaient mis la main sur une trentaine de personnes dont des terroristes d’origine sénégalaise, dotés d’armes (Kalashnikovs) et chargés d’une mission d’embraser les institutions de la République ! Évidemment, un récit cousu de fil blanc savamment préparé par le régime Kabila, et diffusé par une presse à la solde du pouvoir.
Fadel, Malal et moi même étions aux yeux d’une large frange de l’opinion Congolaises, des ennemis de la nation qu’il fallait sanctionner très sévèrement. Et il fallait tuer ce FILIMBI dans l’œuf, traquer, arrêter et jeter en prison tous ses initiateurs Congolais !
Il est clair qu’aujourd’hui, l’un des plus grands défis de tous ceux qui luttent pour la démocratie dans le monde, est d’éviter que certains gouvernements, n’utilisent de façon inappropriée, le prétexte de lutte contre le terrorisme, pour installer la peur, et se débarrasser de militants de la Société civile ou d’adversaires politiques.
Dans l’affaire dite de la «Force spéciale» (ayant conduit selon la presse, à plusieurs arrestations au Sénégal) qui fait actuellement les choux gras de la presse nationale, nous ne préjugeons de rien. Mais il faudra beaucoup plus qu’un article du journal L’OBSERVATEUR pour éclairer l’opinion publique sur ce dossier. Cette question est plus sérieuse que cela. L’on nous parle déjà d’un certain François Mancabou en réanimation après plusieurs jours de garde–à–vue au commissariat central de Dakar, et d’un autre individu nommé Pape Mamadou Seck qui se serait évadé du pavillon spécial.
Il est vrai que dans un contexte sous régional où des pays voisins vivent les affres du terrorisme, la lutte contre le terrorisme requiert chez nous, la contribution de tout citoyen soucieux de la paix et la stabilité du pays. Mais encore faudrait–il que ces citoyens soient édifiés par qui de droit, et avec des éléments crédibles
La VÉRITÉ, rien que la… VÉRITÉ!
Coordonnateur de Y’en a marre