Abdou Karim Fofana: « Le Président Macky Sall a sacrifié son image pour la stabilité du pays »
Le ministre du Commerce de la Consommation et des PME, porte-parole du gouvernement est intervenu, ce dimanche, sur France 24. Abdou Karim Fofana s’est notamment prononcé sur les récentes manifestations ayant causé trois décès, le dialogue et les propos du Président Macky Sall relatifs à la stabilité du pays. Morceaux choisis.
Le procureur s’est saisi du dossier des décès de manifestants pour en élucider les causes
« La réaction du gouvernement, a déclaré son porte-parole, est de regretter ces décès, de s’incliner devant la mémoire des personnes décédées. Les forces de défense et de sécurité ont vocation à préserver l’ordre public, c’est ce qu’elles ont fait. Il y a malheureusement des responsables politiques de l’opposition et de la société dite civile qui appellent des jeunes, des enfants à aller manifester, car il n’y a jamais de manifestations spontanées ; ils les incitent à attaquer les forces de défense et de sécurité ce qui est regrettable. Le procureur s’est saisi du dossier pour élucider les causes réelles de ces décès ».
Le dialogue permet aux acteurs politiques de se concerter et de s’entendre
« Le Président, affirme M. Fofana, a indiqué la voie de l’apaisement et du dialogue. Aujourd’hui, le système démocratique sénégalais est comparable à un ordinateur qui a fonctionné pendant 60 ans avec des hauts et des bas comme dans toutes les démocraties. Toutes les grandes démocraties sont à l’épreuve, on parle même de crise de la démocratie. Au bout de 60 ans il y a un blocage comme celui entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. C’est comparable à un ordinateur qu’il faut redémarrer, réinstaller. Pour cela, le Sénégal a un mécanisme qui s’appelle le dialogue national qui permet d’apaiser l’espace public, qui permet aux acteurs politiques de se concerter et de s’entendre sur des modalités d’organisation de ces prochaines élections ».
Le Président Macky Sall a sacrifié son image pour permettre au Sénégal de passer cette étape
« Pour le Président Macky Sall, ajoutera-t-il, ç’aurait été simple d’avoir une attitude d’opportunisme politique en laissant la situation pourrir, attendant le 2 avril et laisser le pouvoir. Avec l’aura et le bilan qu’il a eu en 12 ans, il n’a pas à chercher huit mois de plus. Mais il a assumé sa responsabilité pour régler ce problème avant son départ (…)
Le report à l’initiative d’un groupe parlementaire
« Le report c’est d’abord l’initiative d’un groupe parlementaire d’opposition qui estime que la candidature de son leader a été injustement invalidée et de 49 candidats recalés par le Conseil Constitutionnel. Si la mésentente entre le Conseil Constitutionnel et une partie de l’Assemblée nationale qui adopté une résolution d’enquête parlementaire sur des juges constitutionnels conduit à une loi qui reporte la date de l’élection, le Président est obligé de se soumettre à cette décision de l’Assemblée nationale. On doit choisir entre décaler une élection ou avoir un processus électoral décrédibilisé qui va nous mener à des contestations post-électorales. Le Président Macky Sall a sacrifié son image pour permettre au Sénégal de passer cette étape difficile mais qui mérite tous les sacrifices. »
Si les manifestations ont pour but d’exprimer une opinion politique de façon pacifique il n’y aura aucun problème.
« Le principe au Sénégal, rappelle le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME, est d’autoriser toutes les manifestations si les dispositions préalables montrent que la volonté est de faire une manifestation pacifique. Lorsque vous avez dans des manifestations des gens qui s’attaquent aux infrastructures de transport, de fourniture d’eau et d’électricité, c’est autre chose. Si les manifestations ont pour but d’exprimer une opinion politique de façon pacifique il n’y aura aucun problème. Mais si l’objectif est de mettre des jeunes, des enfants devant pour attaquer les forces de l’ordre vous conviendrez avec moi que le rôle de l’Etat est de préserver la paix et l’ordre public. »
Des organisations rêvent de compter le Sénégal parmi les pays non démocratiques ou ayant subi des invasions terroristes.
« Nous savons, explique Abdou Karim Fofana, depuis qu’il y a du pétrole et du gaz que le Sénégal est la cible de beaucoup d’organisations jihadistes et terroristes. Nos voisins ont été attaqués. Le Sénégal résiste depuis longtemps parce que nous avons un Etat organisé, une scène politique stable avec des alternances. Aux dernières élections locales l’opposition a gagné beaucoup de grandes villes. Depuis les élections législatives la composition du l’Assemblée nationale est équilibrée. Nous avons 500 médias qui fonctionnent normalement
La démocratie et la liberté d’expression sont une réalité (…) Cependant si nous ne nous entendons pas ça va faciliter la tache à ceux qui sont hors du Sénégal, qui rêvent de mettre la main sur nos ressources et d’un Sénégal qui s’embrase comme d’autres pays. C’est pourquoi le Président Macky Sall a bien fait de rappeler que si nous ne nous entendons pas sur l’essentiel, des organisations qui rêvent de compter le Sénégal parmi les pays non démocratiques ou ayant subi des invasions terroristes verront leurs souhaits satisfaits. »