Burkina Faso : Un média français dit « n’avoir jamais donné directement la parole au chef… »

France24 media

Le Gouvernement burkinabè a procédé à l’annonce de la suspension de la chaîne de télévision “France 24“ sur l’ensemble du territoire national, une décision relayée par un communiqué conjoint, dont copie est parvenue à Chrono–actu.

 

En effet, le Gouvernement du “pays des hommes intègres“ justifie cette mesure par la « diffusion d’une “interview du  Chef d’AQMI“ (“Al–Qaïda au Maghreb islamique“) » sur les antennes de France 24 et se pose mille et une questions sur l’Éthique journalistique de ladite chaîne.

La réplique de France 24…

Confrontée qu’elle est à cette “suspension“, la chaîne de télé “France 24“ a publié un article, pour exprimer son indignation et se défendre. En vue de cela, la chaîne française affirme qu’elle “n’a jamais donné directement la parole au Chef d’AQMI, mais a plutôt relayé ses propos sous la forme d’une chronique, permettant ainsi de contextualiser et de prendre du recul“. Également France 24 rappelle que cette chronique a permis de “confirmer pour la première fois que l’otage français Olivier DUBOIS était détenu par AQMI“.

 

Des propos diffamatoires et une suspension sans préavis…

France 24 conteste, avec vigueur, les accusations du Gouvernement burkinabè, qui qualifie la chaîne de « agence de communication pour ces terroristes », et réaffirme son attachement à la liberté d’informer et au travail professionnel de ses journalistes. Dans la même veine, la chaîne souligne que “la décision de suspension a été prise sans préavis et sans respecter les procédures prévues par la Convention de diffusion établie par le Conseil supérieur de la Communication du Burkina Faso“.

 

Un tête–à–tête constructif jusqu’à présent…

Jusqu’à cette “suspension“, les échanges entre l’autorité de régulation et les représentants de France 24 étaient continus et permettaient un dialogue constructif. De ce fait, la chaîne déplore que “cette décision intervienne sans que le motif invoqué, aujourd’hui, n’ait été évoqué auparavant“. Pour rappel, en Décembre 2022, le Gouvernement burkinabè avait déjà suspendu la radio RFI dans des conditions similaires, sans respecter les procédures en vigueur.

 

Dégradation des relations entre la France et le Burkina Faso…

Cette décision du Gouvernement burkinabè de suspendre la chaîne française “France 24“ intervient dans un contexte où les relations entre la France et le “pays des hommes intègres“ sont tendues. Il y a 2 mois de cela, le Burkina Faso avait décidé de “rompre le partenariat entre l’Armée française et l’Armée burkinabè, demandant ainsi à l’Armée française de quitter le territoire burkinabè sous un délai d’un mois“, ce qui a été fait depuis…

 

france 24

Voici le communiqué des autorités burkinabè, accusant ouvertement France 24 !

“C’est avec regret que le Gouvernement a découvert il y a de cela deux semaines, une interview du « Chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) » sur les antennes de France 24, du groupe France Médias Monde.

Sans contester la liberté des choix éditoriaux de la chaîne, le Gouvernement s’interroge cependant sur l’éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme sur France 24.

Le Gouvernement se désole de voir que le chef d’une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale, puisse bénéficier des largesses éditoriales de France 24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaîne. Cette organisation, est–il besoin de le rappeler, adepte d’un terrorisme djihadiste, est l’auteur de crimes odieux qui choquent la conscience humaine et qui ont fait des milliers de victimes à travers le monde.

Dans la bande sahélo-saharienne et singulièrement au Burkina Faso, la violence aveugle et la barbarie terroriste contre les paisibles populations est principalement alimentée par cette organisation qui nourrit des desseins funestes pour notre pays et notre peuple que le Gouvernement a la responsabilité de protéger.

En ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso.

Le Gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national.

Le Gouvernement, tout en réaffirmant son attachement à la liberté de presse et d’opinion, renvoie France 24 et l’ensemble des professionnels des médias à leurs responsabilités quant aux choix éditoriaux qu’ils opèrent dans le traitement de l’information sur le terrorisme.

Dans le noble combat engagé pour libérer notre pays de la barbarie des hordes terroristes et des bandits armés, Il prévient qu’il demeurera intransigeant dans la défense des intérêts vitaux de notre peuple contre tous ceux qui joueraient les mégaphones dans l’amplification des actions terroristes et des discours de haine et de division véhiculés par ces groupes armés“.

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