Djellabas, chapelets et autres accessoires : le nouveau accoutrement des Sénégalaises
Au Sénégal, l’habit fait le moine ! Avec le ramadan, certains fidèles s’imposent un changement d’accoutrement comme les Djellabas, chapelets et autres accessoires. Et ce sont les commerçants qui se frottent les mains.
Le jeûne ne rime pas seulement avec diète au Sénégal. C’est également la décence, surtout du côté des jeunes femmes souvent habituées à s’habiller en pantalons jeans, bas, tee-shirts ou body. Mais lorsqu’arrive le ramadan, la plupart des femmes se sentent obligées de changer le port vestimentaire. Cela dans le but d’être en phase avec les recommandations divines. Une situation qui fait des heureux du côté des commerçants, qui y trouvent leur compte.
Ayant compris cela, eux aussi font focus sur ces articles qui aident les jeunes filles à être plus pudiques. Ce qui fait que la tendance durant le mois béni de ramadan, c’est la vente de djellabas, de tuniques, foulards, chapelets ou encore tapis de prière. En passant par les statuts des commerçants, les pages Facebook, les groupes de vente, des articles pour le ramadan polluent la toile.
Pour être plus pratique, il y a en même qui font des coffrets pour femme avec une tunique, un foulard, un chapelet et un tapis de prière, le tout confiné dans un joli coffret. Il y a en également pour les hommes avec un tapis de prière, une djellaba, un chapelet et un livre : un business florissant d’après ces vendeurs en ligne. Pour la grande majorité d’entre eux avec qui nous avons échangé, ce choix se justifie par la tendance du moment. Pour Ibrahima Cissé, commerçant en ligne, « les jeunes filles suivent l’effet de mode et lorsque le ramadan arrive, c’est la ruée vers les djellabas, les tapis de prière, les foulards et même les livres du saint Coran. Ce n’est pas cher. Les tuniques c’est 5500 ou 6000 francs l’unité en gros. Au détail, je le vends à 7000 francs CFA ». M. Cissé d’ajouter qu’en réalité, « les gens suivent la tendance et l’effet de mode ».
Une aubaine pour les commerçants…
Interpellé sur le prix des coffrets, notre interlocuteur nous apprend qu’il coûte entre « 11 000 et 12 000 francs CFA ». Selon lui, c’est ce que les gens donnent en cadeau depuis un moment. « Habituellement, les clients commandaient des montres, des robes, ensemble veste-pantalons, des tissus. Mais actuellement c’est les coffrets et les foulards qui sont très prisés », a partagé M. Cissé. Argument partagé avec Mme Guèye, commerçante de son état à la Patte d’Oie.
S’activant dans la vente en ligne, elle met en stand by les sacs, chaussures et autres marchandises, pour se consacrer aux nattes de prière, tuniques mais également sur les vaisselles. D’après elle, c’est le meilleur moment de vendre ces articles. « Voilà dix jours que j’ai mis de côté les sacs, chaussures, ensemble-costumes pour me concentrer sur les besoins actuels. La tendance actuelle, c’est les tuniques, les robes plus foulards, les robes batik ou en Thioup, les tapis et les vaisselles qui font l’objet de beaucoup de commandes », confie-t-elle.
Elle renseigne en poursuivant que « Les commandes dictent notre démarche, car tous les besoins des clientes seront prises en compte. Et c’est un bon moment pour vendre, car il y a la « baraka » du ramadan sur tout ce qu’on achète ». Elle a, par ailleurs, indiqué que les vaisselles marchent également très bien durant cette période. A l’en croire, « Les femmes en demandent toujours, c’est la raison pour laquelle j’ai amené beaucoup de soucoupes, des plateaux, des nappes de table, mais aussi des ensembles tasse-cuillères, fourchettes, carafes ».
Même son de cloche chez Fatima Sall ! Vendeuse en ligne basée à Colobane ; pour elle, le business marche actuellement très bien ! « Les jeunes filles aiment ces articles, que ce soit les robes tuniques, les ensembles venant de Turquie, c’est très prisé, car en période de ramadan, on ne peut pas porter des jeans et des tee-shirts, encore moins des habits serrés ». D’ailleurs, elle-même ne déroge pas à la règle « Même-moi qui vous parle, je change complètement de tenue afin d’être plus descente », confie-t-elle.
Ramatoulaye