Trafic international de drogue : Saër Diop avait dissimulé la drogue dans des sacs de charbon pour rallier Dakar-Bamako.

À la date du 28 janvier 2017, des éléments de renseignement étaient informés de l’arrivée d’un camion chargé de charbon à bord duquel on avait dissimulé de la drogue. Les gendarmes ayant bien mené l’opération ont peaufiné une stratégie pour identifier le camion et à la suite, ils ont voulu interpeller le chauffeur du nom de Saër Diop qui avait pris la fuite lorsqu’il a aperçu les gendarmes. Au moment de la fouille du camion, les gendarmes ont découvert 80 kg de chanvre indien dissimulés dans des sacs de charbon. Et c’est suite à l’exploitation des papiers que les pandores ont mis la main sur Saër Diop. Arrêté et placé sous mandat de dépôt depuis le 22 février 2017, il a comparu ce lundi 27 décembre devant la Chambre criminelle de Dakar.

Devant le prétoire, l’accusé a nié les faits qui lui sont reprochés. Il explique : « je suis parti au Mali à quatre reprises. Un Sénégalais que j’avais rencontré à Bamako m’avait demandé de lui transporter du charbon et des tissus « thioup » à Dakar (Sénégal). Il m’a remis 6 000 francs et le numéro des destinataires. Arrivé à hauteur de Poste Thiaroye aux environs de 23 heures, des hommes à bord de deux motos, m’ont fait savoir qu’il s’agissait de chanvre indien avant de prendre la fuite. Je n’y croyais pas au début. Et les gendarmes sont intervenus vers les coups de deux (2) heures du matin ». L’accusé soutient que c’était la deuxième fois que Fallou lui remettait des colis. « Au moment où les enquêteurs arrivaient, j’avais déjà déchargé la marchandise. Je voulais me rendre à la gendarmerie de Colobane, c’est pourquoi j’avais pris la fuite. J’avais tenté de joindre Fallou en vain. Il s’est rendu à la gendarmerie 15 jours plus tard en compagnie de son employeur », se dédouane-t-il.

Prenant la parole, le procureur a soutenu que le nommé Fallou avait remis les cartons à l’accusé moyennant une somme de 6 000 francs Cfa l’unité. Selon lui, qu’il soit propriétaire ou non le transport international est établi. « Lui-même savait qu’il transportait de la drogue et il l’a affirmé à la barre en déclarant l’avoir lorsque les scootéristes ont pris la tangente, » dit il. Suffisant pour le maître des poursuites de requérir 15 ans de réclusion criminelle assortis d’une amende de 2 millions de nos francs.

Me Khadim Cissé, l’un des avocats de la défense, estime que l’ignorance fait que l’infraction n’est pas établie. S’il était conscient des faits, il n’aurait jamais demandé à son patron de l’accompagner à la gendarmerie. A son tour, Me Ousseynou Ngom dira que l’accusé croyait, dans sa tête, que le chargement contenait du savon et des coupons de tissu. « Beaucoup de personnes sont victimes des trafiquants », a souligné la robe noire avant de demander qu’il soit acquitté au bénéfice du doute. Quant à Me Macodou Ndour, il a fait savoir que la confiance s’est créée entre l’expéditeur et l’accusé donc il n’a pas jugé nécessaire de vérifier le chargement.  » Mon client est en train de vivre une injustice. Il est jugé et les auteurs bénéficient d’un non-lieu », a dénoncé Me Ndour.

Prononçant son dernier mot, l’accusé Saër Ndour demande la clémence de la Chambre car sa famille est dans le désarroi. L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 10 janvier prochain.